Paris, le 13 septembre 2018. Flightright, la référence européenne pour les droits des passagers aériens, révèle aujourd’hui son analyse d’un été 2018 marqué par un taux historique de retards et d’annulations de vols en Europe.
Un record historique de perturbations
Les perturbations se sont multipliées cet été dans le ciel européen, et les passagers français ont été particulièrement affectés. Les mois de mai et de juin ont été les plus touchés, avec 3 fois plus de perturbations qu’en 2017, du jamais vu en Europe.
« Nous avons assisté cet été à une proportion historique de perturbations de l’espace aérien européen. Par rapport à l’année dernière, le nombre de retards de plus de 3 heures ou d’annulations de vols a presque doublé » commente Sebastian Legler, CEO de Flightright. En effet, de mai à août, les annulations et retards de plus 3 heures au départ de la France ont augmenté de plus de 90% en comparaison avec 2017.
Mouvements sociaux et aéroports saturés
Selon Sebastian Legler, plusieurs facteurs expliquent cette situation, notamment les contraintes de capacités dans les aéroports européens et les mouvements sociaux. “En France, l’action syndicale des contrôleurs aériens associée aux grèves d’Air France et de Ryanair ont eu un impact significatif sur le trafic aérien. Ce qui a aggravé la situation, c’est que des compagnies aériennes comme EasyJet et Eurowings ont essayé de combler le vide laissé par d’autres compagnies comme Air Berlin sans faire les investissements requis » ajoute-t-il.
Parmi les aéroports français qui ont été les plus touchés par ces perturbations, figurent les aéroports de Rennes, Marseille Provence, et de Lyon-Saint Exupéry. Les grèves des contrôleurs aériens avaient particulièrement été suivies à Marseille ainsi qu’à Lyon, ce qui avait entraîné de nombreux retards et annulations au départ de ces aéroports.
Un niveau de perturbations qui va diminuer naturellement après l’été
L’ensemble des facteurs mentionnés ci-dessus ont entraîné une quantité inhabituelle de perturbations qui, selon Flightright, va diminuer naturellement dans les mois à venir.
Deux raisons à cela : d’une part, les grèves aériennes sont toujours plus fréquentes pendant l’été ; d’autre part, les compagnies aériennes qui avaient l’intention de combler le vide laissé par d’anciens concurrents n’auront d’autre choix que d’augmenter leurs effectifs et d’améliorer leurs programmes de vol afin de réduire les perturbations.
“Les passagers sont de plus en plus conscients de leurs droits , ce qui a également entraîné une 1 augmentation significative des coûts d’indemnisation pour les compagnies aériennes. » conclut Sebastian Legler.
D’ailleurs, une nouvelle tendance apparaît du côté des compagnies aériennes : le rallongement des trajets. Pour améliorer leur taux de ponctualité, certaines compagnies prévoient une marge de manœuvre : ainsi, par exemple, un Berlin-Bordeaux qui en temps normal aurait duré environ 2h10 sera affiché avec un temps de trajet de 2h30. Cette tactique leur permet de rattraper leurs retards éventuels et ainsi, dans certains cas, de réduire les indemnisations auxquelles les passagers arrivés avec 3h et plus de retard pourraient prétendre (entre 250 et 600 euros suivant les vols). Flightright suit de près ces nouvelles habitudes et s’interroge sur l’impact que cela peut avoir sur le droit du consommateur, puisqu’il n’y a actuellement aucune loi spécifique sur les retards tactiques.
Source: données Flightright sur une plage allant du 1er Mai 2018 au 31 Août 2018.
ERRATUM
Une erreur s’est glissée dans le communiqué bilan des 6 premiers mois de l’année concernant le taux d’annulation de la compagnie TwinJet, nous nous en excusons. Nous avons, depuis, ajusté notre logiciel afin de corriger l’erreur. Il est important pour Flightright de communiquer des données fiables afin d’accompagner de la meilleure façon qu’il soit l’ensemble des voyageurs européens